elle et lui

Elle s'était couchée sur un traîneau de terre, une vague sous ses reins, laissant ses jambes à demi ouvertes comme de longues ailes... Une houle de vent chaud s'est levée, elle vole, une vague sous sa nuque, comme une joue, profonde, de nuages, de laine, d'eau, par ruisseaux, et des flûtes de pluie dans l'herbe. Elle se pose sur un chemin d'étoiles. Lui, fouette des chevaux jaunes avec de hautes lanières de vent, attise des fonds d'algues poissonneuses, l'attelage fonce à travers les mers jaunes, les mers bleues, les vertes, la mer du feu, la mer du ciel, le ciel du ciel, il s'emballe sur les pistes de la lumière, les fouets se cabrent aux bras du cocher et giclent à perte de vue, un fruit éclate et croule en une fontaine d'étoiles et de poissons. La nuit s'emplit d'eau, longuement, emmêle d'un astre à l'autre les cheveux.

1 commentaire:

Marie-F a dit…

Poème de jeunesse ! Déjà maturité et talent là ,explosent dans toute leur splendeur ! Relations amoureuses magnifiées ,hymne à l'amour ! l'homme dirige,conduit"l"équipage",la jouissance féminine est évoquée avec justesse! Rare! des métaphores empruntées à la nature ,le ciel ,la mer ,le vent ;les étoiles et l'emballement ,le temps infini,illustrent l'indicible !
Lacan y perdrait son latin ,le fameux "non rapport sexuel "ne semble pas confirmé... Nous rêvons à ce voyage si poétique !