invitation

Partirons-nous, ma sœur
avant que les guerriers soient là
saignent sur notre lit
s'assoient sur notre table

Debout dans la tempête
au noir de l'éclair
notre navire est né de son image

Entends-tu dans les haubans
galoper les chevaux éperdus ?

4 commentaires:

Noëlle Combet a dit…

Que de douleur dans ce poème où se font écho mouvement et résistance! Et ce cheval projeté de son "manège"! J'aime beaucoup la question des deux derniers vers : un écho du "chant des partisans"? Bonne journée.

r.t a dit…

Non, c'est seulement un écho (tout à fait intentionnel) à l'invitation au voyage de Baudelaire. J'avais guère plus de 20 ans, peu après 1968, j'étais très loin du chant des partisans (que j'avais entendu, ou même chanté dans mon enfance, mais la page était tournée). L'appel d'air venait de lointains outre-mers, d'Amérique du sud... j'ai quitté le vieux continent où l'amour étouffait, nous avons pris la mer.

Noëlle Combet a dit…

L'enfant...la sœur...mais le poème résonne avec un contexte déceptif aujourd'hui...comme peut-être après 68...Et si l'amour veut étouffer, il étouffe partout. Déjà un talent de l'écriture à cette époque!

r.t a dit…

Merci pour cette lecture attentive et singulière.