matin 3
Je me réveille. Je n'ai pas encore ré appris à parler. Mes flancs encore compacts comme ceux d'une terre bordée d'eau, des portes
battantes, des forêts fraîches. Les cris des mouettes. Des pêcheurs sont
encore alanguis dans leurs barques, sur la mer bleue le soleil glisse,
mes doigts se dégourdissent peu à peu, comme un
pivert contre le bois d'un arbre je fais mes gammes. J'écris sur le petit écran de la tablette. Je vais
sauter au bas de mon lit. Je m'enchevêtre dans les troncs fuyants mais
les pensées organisées s'emparent de moi.